Le récit de Fiona

Dans les communautés éloignées, l’absence de soins est souvent la norme. À moins de sortir son portefeuille.

En 2003, la jeune Fiona a quitté le Kosovo avec sa famille et est arrivée à Whitehorse en tant que réfugiée parrainée. Sa santé mentale en a immédiatement pris un coup. Au secondaire, elle a subi de l’intimidation et en a été traumatisée. Elle ne savait pas vers où se tourner. « Si je parlais de ce que je ressentais, on m’intimidait, et si je disais que j’avais besoin d’aide, et bien cette aide n’existait pas nécessairement. »

Ses parents avaient souscrit une assurance privée qui couvrait les consultations psychologiques, mais Fiona a quand même attendu, et attendu. L’adolescente a fini par consulter, mais le soutien obtenu était mal adapté à sa personnalité. À l’Université d’Ottawa, où Fiona a poursuivi ses études après avoir déménagé, les frais connexes aux droits de scolarité donnaient accès à des consultations psychologiques. « Mais la liste d’attente était si longue que j’ai eu le temps de régler mes problèmes ou de passer à autre chose avant d’avoir eu du soutien psychologique. »

Maintenant de retour dans le nord, Fiona travaille pour le gouvernement du Yukon et bénéficie d’avantages sociaux qui comprennent le remboursement des dépenses liées à la santé mentale. Elle se dit privilégiée : « Beaucoup des personnes que je connais – si ce n’est la majorité des Yukonnais et Yukonnaises – n’ont pas accès aux services de psychologues ou de psychiatres. »

Et à l’extérieur de Whitehorse, la capitale, c’est encore pire. Les gens qui vivent dans des communautés éloignées comme Watson Lake, Ross River ou Carmacks doivent se déplacer à Whitehorse pour recevoir des soins de santé mentale. Et s’ils n’ont pas d’avantages sociaux au travail, ils attendent. Et attendent.

Fiona ne comprend pas que ces soins sont exclus de l’assurance maladie. Elle poursuit : « Les consultations psychologiques et psychiatriques devraient être accessibles à tout le monde, peu importe son statut socio-économique, son parcours, d’où on vient et où on va; ça devrait juste être gratuit. »

Fiona a 28 ans et vit à Whitehorse.

Apprenez-en plus sur la campagne Pour des soins de santé mentale gratuits et maintenant, de l’Association canadienne pour la santé mentale, au www.agirpourlasantementale.ca/