Pourquoi c’est la chose judicieuse à faire que de financer la santé mentale

 

La population canadienne a besoin que notre système de santé se fonde sur des faits. Les données parlent d’elles-mêmes : le financement des soins de santé mentale est la chose judicieuse à faire.

Nous devons nous fier aux données probantes.

De nombreux services de soutien, comme la psychothérapie, le counseling, le soutien par les pairs et le traitement de la consommation de substances, ne sont pas couverts dans le système public de soins de santé gratuits et « universels » du Canada. Pourtant, leur efficacité a été démontrée.

  • Des programmes de counseling et de psychothérapie couverts par l’assurance maladie publique ont amélioré la santé de millions de personnes au Royaume-Uni et en Australie. Ainsi, le programme Improving Access to Psychological Therapies, qui vise à améliorer l’accès à la psychothérapie au Royaume-Uni, a permis de réduire considérablement les symptômes d’anxiété et de dépression de près de 70 % des personnes participantes.
  • Quand on finance les services communautaires de santé mentale, les gens se rétablissent. De même, les recherches montrent que le soutien par les pairs fonctionne : il contribue à réduire les hospitalisations liées aux problèmes de santé mentale, à atténuer les symptômes de détresse et à améliorer la qualité de vie.
  • Les approches qui offrent des solutions de rechange à l’intervention policière en cas de crise de santé mentale, comme les équipes mobiles d’intervention en cas de crise, réduisent les interactions avec les forces de l’ordre, les visites aux urgences et les admissions à l’hôpital en plus de favoriser l’orientation vers les services sociaux et les traitements.

La recherche peut aussi nous guider dans la prévention des troubles mentaux. Financer les programmes qui favorisent la santé mentale et préviennent la maladie mentale, c’est le gros bon sens.

  • Par exemple, un programme danois de promotion de la santé mentale à l’école, maintenant mis en œuvre dans 25 pays, permet d’améliorer les capacités d’adaptation, les aptitudes sociales et les compétences psychoaffectives des enfants en plus de réduire les problèmes de santé découlant de situations stressantes.

Les preuves abondent : quand les gouvernements investissent pour offrir des soins gratuits en matière de santé mentale et de santé liée à la consommation de substances, les retombées sont majeures. Et ce sont les individus, les familles et la société au grand complet qui en bénéficient. (Pour en savoir plus sur les avantages du point de vue de l’économie, voir « Pourquoi nous n’avons pas les moyens de ne pas financer les soins de santé mentale »).

Faisons le calcul. Les troubles mentaux représentent environ 10 % du fardeau mondial des maladies. Pourtant, le Canada n’alloue que 5 à 7 % de l’ensemble des budgets de santé à la santé mentale. Nous ne pouvons pas dire que c’est investir judicieusement. Dans des pays comparables au nôtre, tels que la France, la Nouvelle-Zélande et les Pays-Bas, la part consacrée à la santé mentale est plutôt de l’ordre de 10 à 13 %.

Nous avons besoin d’un système de santé qui couvre aussi les soins de santé mentale, parce que c’est judicieux.

Lire le document de référence

Agir

Si vous croyez que les soins de santé mentale devraient être véritablement universels et financés par l’État, ajoutez votre nom à notre lettre pour dire au premier ministre Justin Trudeau qu’il est temps d’« Agir pour la santé mentale ».